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Réponse ministérielle sur les "lenteurs de légifrance"

dimanche 16 mai 2004, par Stephane Cottin

A la question de Serge Grouard, bloguée ici en février : quelles mesures (le ministre) entend prendre pour que, d’une part, les moyens techniques mis en oeuvre pour le développement (de legifrance) soient en adéquation avec le nombre croissant d’utilisateurs et, d’autre part, l’essentiel de la jurisprudence soit accessible à tous, voici la réponse

Question N° : * 32986 * de * M. Grouard Serge *( Union pour un Mouvement Populaire - Loiret ) *QE * Ministère interrogé : Premier ministre Ministère attributaire : Premier ministre
- Question publiée au JO le : *03/02/2004* page : *762*
- Réponse publiée au JO le : *06/04/2004* page : *2848*

Non seulement la fréquentation du site *Légifrance* s’est révélée supérieure aux prévisions dès l’ouverture du service, mais elle a en outre connu une forte croissance, de l’ordre de 40 %. Actuellement, le site reçoit plus de 80 000 visites chaque jour ouvrable. Les effets de cet afflux sont accentués, d’une part, par l’existence de « pics » de consultation importants à certaines heures de la journée, d’autre part, par la complexité particulière des traitements de données. Ainsi arrive-t-il que la saturation ponctuelle du système accroisse sensiblement la durée du délai de réponse. Conscient de ce
problème, le secrétariat général du Gouvernement, qui est le responsable du service, a demandé à la société prestataire de la diffusion une augmentation progressive de la capacité de la bande passante, augmentation qui sera achevée à la fin du mois de mars 2004.

Cette capacité sera encore renforcée dans le cadre du prochain marché de diffusion, dont l’exécution débutera au mois de novembre 2004. La capacité initiale aura alors été multipliée par cinq.

L’honorable parlementaire souligne par ailleurs l’intérêt que présenterait un enrichissement des données accessibles, en particulier par une diffusion plus large des jugements et arrêts rendus par les tribunaux administratifs et les cours administratives d’appel. Il convient à cet égard de souligner que les conditions de diffusion de la jurisprudence ont été définies d’accord avec la juridiction suprême de chaque ordre.

En ce qui concerne la juridiction administrative, le Conseil d’État a
souhaité éviter, dans l’intérêt de l’usager, une profusion qui aurait
rendu plus difficile la recherche des décisions qui font véritablement
jurisprudence. Aussi sélectionne-t-il lui-même celles des décisions des juridictions subordonnées qui présentent un intérêt jurisprudentiel.


Une réponse sur la première partie de la question : la capacité d’accueil de legifrance a été augmentée en mars, et le sera encore plus en novembre.

Quant à la seconde partie de la question (la jurisprudence), il est botté en touche par deux fois : (1) on ne parle que de ce qui ne fâche pas, la jurisprudence administrative (surtout ne pas prononcer le mot "Jurisdata"... , mais non je ne l’ai pas dit) (noter que la question ne parlait effectivement que de la jurisprudence administrative). Et (2) il est surtout rappelé que la production de la jurisprudence revient exclusivement du ressort des cours émettrices.

En deux mots, "c’est pas moi et j’l’ai pas fait exprès"

4 Messages

  • Mouais. En ce qui concerne la jurisprudence, je trouverais normal de mettre sur légifrance toutes les décisions, de manière à ce que l’on puisse consulter facilement les arrêts mentionnés dans les notes de jurisprudence des différents codes du commerce ; après si l’on veut que le système de recherche simple ne cherche que dans un sous-ensemble des décisions, pourquoi pas. Mais je trouve regrettable cette tendance à vouloir faire le bien des gens malgré eux ...

    • Réponse ministérielle sur les "lenteurs de légifrance" Le 22 janvier 2006 à 01:43, par Stéphane Cottin

      Depuis cette question (et les problèmes de lenteurs constatés sur legifrance à l’époque (début 2004)), il s’est passé beaucoup de choses, et pas tout à fait celles qui étaient prévues.

      De grosses améliorations techniques ont permis à Legifrance de supporter la montée en charge et le nombre croissant de visiteurs (voir Le rapport AN loi de finances pour 2006 sur les Journaux Officiels). Sur le plan du contenant, les grandes manoeuvres sont en cours, et je ne peux pas en dire plus que ce qui est publié au BOAMP.

      Mais c’est évidemment sur les contenus que vous semblez vouloir mettre l’accent. J’avais à l’époque un peu biaisé mon analyse de cette question parlementaire, qui, de fait, n’évoquait que les problèmes de contenant (de tuyauterie en réalité). D’autres questions parlementaires ont pu se faire l’écho (voir Réponse à la question parlementaire sur Jurisdata d’octobre 2004) du problème crucial de la présence de la jurisprudence d’appel sur Legifrance.

      La solution à ce(s) problème(s) est malheureusement très complexe et la discussion mériterait de longs développements.

      Au légitime besoin du citoyen de connaître la jurisprudence de son pays (qui est indéniablement une source du droit), on oppose généralement :
      - que la France est un pays de droit romano-germanique, et pas un pays de common law = il n’y a pas d’arrêt de réglement (je caricature, évidemment, mais c’est un vrai problème idéologique et géo-politique)
      - que les juridictions produisent chaque année des millions de décisions de justice http://www.justice.gouv.fr/chiffres...
      - qu’il serait dangereux pour les libertés publiques que de construire un casier judiciaire bis en mettant toutes les décisions de justice (il est illusoire de croire que l’on peut complètement anonymiser une décision, il ne suffit pas de changer les noms, et la solution de les mettre au format image ne résout pas le problème car on dispose déjà d’indexeur très performant de reconnaissance de forme qui permettrait de repérer l’image d’un nom)
      - que le budget de la justice est dans un tel état que ce serait dommage de s’occuper de mettre en ligne des décisions alors qu’on a déjà du mal en les rendre tout court
      - que la diffusion des jurisprudences des cours autres que les cours suprêmes ne devraient pas entrer dans le champ du décret SPDDI, et rester ainsi dans le giron naturel des éditeurs privés, qui doivent bien gagner leur vie.

      etc. etc.

      mais que tous ces arguments ne vous empêchent pas de continuer à réclamer plus de jurisprudence sur Legifrance, ils ont besoin des retours des usagers ...

      (je tiens à noter que ces arguties NE SONT PAS LES MIENNES, ne venez pas me gronder après... ce ne sont que des résumés des arguments que j’entends régulièrement contre la mise en ligne de plus de jurisprudence sur Legifrance)

    • Réponse ministérielle sur les "lenteurs de légifrance" Le 22 janvier 2006 à 12:27, par GroM

      Merci de votre réponse. Je dois avouer que mon insistence à demander l’extension de la jurisprudence disponible sur légifrance est sans doute liée à ma situation personnelle. Je suis étudiant en droit par correspondance, donc sans accès régulier à des bibliothèques. Je suis donc très frustré quand je croise, dans un commentaire, un arrêt qui n’est ni dans les recueils de grands arrêts dont je dispose, ni sur légifrance. Mais je reconnais que cette frustration est un motif un peu court pour décider de la politique nationale d’accès au à la documentation juridique ;-)

      Les paramètres que vous indiquez sur les contraintes lies à l’anonymat sont en effet tout à fait pertinents et posent manifestement des problèmes techniques et juridiques complexes. Il me semble par contre que l’opposition que vous faites entre mise à disposition des arrêts pour le public et bonne administration de la justice est un peu hâtive, puisque la justice devra, comme tous les services de l’état, se moderniser, et qu’un bon système d’information devrait permettre de faciliter les deux.

  • Réponse ministérielle sur les "lenteurs de légifrance" Le 13 février 2008 à 08:14, par jomeca4

    j’abrège ma réponse et ne veux surtout faire de la polemique.
    Je vais droit au but,je constate depuis mi-janvier
    qu’il est imposible d’avoir une réponse pertinente
    en consultant LEGIFRANCE, comme je l’ai pratique jusqu’a lors,j’ai une action en justice importante
    je me débrouillais tres bien jusqu’a la modification de ce site,conclusion je ne puis avancer dans mes recherches ,exemple:recherchez
    arret cass 2004 du 01/21/ N° 10 oubien 2003 du10/28/2003 faite un essais ,merçi de votre réponse

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