Accueil > Techniques de la documentation juridique > Documentation juridique > Les recueils des actes administratifs des collectivités (I. Statut)

Les recueils des actes administratifs des collectivités (I. Statut)

samedi 26 juillet 2003, par Stephane Cottin

HTML -
Sites web des préfectures avec RAA
Texte -
liste des sites des préfectures

Le site service-public.fr et notamment la base hébergée VosDroits rappelle les définitions et règles d’organisation des recueils des actes administratifs (RAA) des collectivités locales

On apprend notamment qu’ils sont régis notamment par les articles du Code général des collectivités territoriales (CGCT) (à l’origine, ils ont été régis par le décret n° 93-1121 du 20 septembre 1993 relatif aux recueils des actes administratifs des communes, des départements, des régions, de la collectivité territoriale de Corse et des établissements publics de coopération, repris par la suite par le CGCT). Les pages juridiques de la préfecture de la Haute-Vienne proposent un historique de cette organisation (daté de juillet 2001)


- Formes de publicité, modalités et procédés de publication des actes administratifs
- Modalités pratiques
- Définitions, Principes, textes
- Actes administratifs des Collectivités Locales

(les 4 liens ci-dessus fonctionnaient jusqu’en octobre 2003. Au 22 novembre 2003, ils étaient encore dans le cache de google, mais en erreur 404 sur le site de la préfecture de la Haute-Vienne)

Cet historique cite une circulaire du 14 mars 1994 IN/B/94/00096/ relative au recueil des actes administratifs des collectivités territoriales et des établissements publics de coopération (non publiée au JO)


Un rapport de l’inspection générale de l’administration du ministère de l’Intérieur : "Vers la télétransmission des actes soumis au contrôle de légalité" daté de juillet 2001, et numéroté 1845, disponible un temps sur le site du ministère (DGCL) : (lien mort, mais qui était encore en cache sur Google évoquait les projets suivants :

(citation)

On peut, en l’état actuel des choses, rappeler les principes suivants :
- La consultation de bornes ne peut, en aucun cas, remplacer l’affichage traditionnel lorsque celui-ci est expressément prévu par un texte (comptes rendus des séances du conseil municipal, convocation du conseil municipal, notamment).
- La présentation des actes administratifs sur un site Internet(site créé par la collectivité pour se faire connaître, dialoguer avec le public, etc.) constitue une évolution intéressante des moyens de publicité mais n’est pas, aujourd’hui, d’un accès assez répandu pour assurer la publicité légale. C’est d’ailleurs l’orientation qui est retenue dans la discussion, en cours, du projet de loi sur la démocratie de proximité.
- Pour être adopté comme un des moyens de publication des actes, "l’affichage dématérialisé" devra être simple (le cas échéant aidé par un agent de la collectivité) et gratuit.

Au total, la mission doute que le remplacement de l’affichage traditionnel par une publication dématérialisée soit pertinent aujourd’hui, sauf à ce que les bornes soient largement accessibles. Il n’en reste pas moins que les supports électroniques, et notamment Internet, peuvent apporter une contribution croissante à l’information des citoyens sur la vie de leurs collectivités.

2.2.1.2. Le recueil des actes administratifs (comme modalité de publicité).

Le recueil des actes est envisagé ici comme l’une des modalités de leur publicité, permettant une consultation par les citoyens. Le recueil a aussi une fonction de conservation et d’archivage qui sera examinée plus loin (fonctions qu’il partage, dans les communes, avec le registre des délibérations, prévu par l’article. R.2121-9 du CGCT).

La publication d’un recueil des actes administratifs concerne obligatoirement les communes de 3 500 habitants et plus (article R.2121-10 du CGCT), les départements (article R.3131-1 du CGCT) et les régions (article R.4141-1 du CGCT). Le code fixe la périodicité de cette publication et les modalités de sa mise à la disposition du public.

L’état actuel de la réglementation ne permet pas le remplacement du recueil papier, formellement prévu par les textes, par un "recueil électronique".

Un tel recueil est toutefois concevable, d’un point de vue technique et pour la fonction de publicité, sous les réserves évoquées pour l’affichage : simplicité et gratuité d’accès. La question de l’opportunité de sa mise en place, et de la modification des textes qui le prescrivent, relève d’une appréciation générale de l’évolution des méthodes de travail et de communication au sein de l’administration et dans la société. C’est sur cette base que la mission estime envisageable de remplacer, mais à moyen terme seulement, le recueil papier.

2.2.1.3. La notification des actes à portée individuelle.

La notification individuelle est, avec un dispositif de signature électronique et d’accusé de réception ou de réponse, techniquement et juridiquement possible entre deux correspondants qui souhaitent y recourir.

En pratique, toutefois, il est peu vraisemblable que cette méthode se développe rapidement, en particulier pour les actes de gestion du personnel dont les dossiers sont, par ailleurs, nécessairement tenus sous forme papier et contiennent la preuve des notifications successives.

2.2.1.4. La consultation des actes dans les services de l’Etat.

Les actes soumis au contrôle de légalité sont consultables et reproductibles dans chaque collectivité ; plus particulièrement, la copie des budgets et des comptes peut être demandée aussi bien auprès de la collectivité ou de l’établissement concerné qu’auprès des services de l’Etat (article L.2121-26 du CGCT).

La dématérialisation des actes ne pose pas de problème particulier pour ces consultations et pour la fourniture, par les préfectures et les sous-préfectures, des copies qu’il conviendra simplement d’authentifier.

La mission considère que l’extension de la télétransmission doit ménager un strict respect de l’obligation de publicité. Dans cet esprit, le remplacement de l’affichage traditionnel et du recueil des actes ne paraît pas pertinent, au moins à court et moyen termes.

(fin de citation)(rappel : texte daté de 2001)


On rapprochera aussi cette organisation avec la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations, dans son article 2 :

Le droit de toute personne à l’information est précisé et garanti par le présent chapitre en ce qui concerne la liberté d’accès aux règles de droit applicables aux citoyens.

Les autorités administratives sont tenues d’organiser un accès simple aux règles de droit qu’elles édictent. La mise à disposition et la diffusion des textes juridiques constituent une mission de service public au bon accomplissement de laquelle il appartient aux autorités administratives de veiller.

(suite : le contenu des recueils des actes administratifs)

12 Messages

  • Je me permets de signaler le RAA de la Préfecture des Yvelines :

    http://www.yvelines.pref.gouv.fr/raa.htm

  • les actes de gestion du personnel doivent ils obligatoirement figurer au recueil des actes administratifs de la commune ?

    • Les recueils des actes administratifs des collectivités (I. Statut) Le 8 février 2006 à 17:29, par Stéphane Cottin

      Je dis peut-être n’importe quoi, mais n’est-ce pas un des domaines couverts par l’Article L2122-29 CGCT ?

      - Les arrêtés du maire ainsi que les actes de publication et de notification sont inscrits par ordre de date.
      - Dans les communes de 3 500 habitants et plus, les arrêtés municipaux à caractère réglementaire sont publiés dans un recueil des actes administratifs dans des conditions fixées par décret en Conseil d’Etat.

  • Les recueils des actes administratifs des collectivités (I. Statut) Le 5 septembre 2006 à 15:02, par catherine

    L’article L.2121-10 du CGCT Existe t’il ?

  • Les recueils des actes administratifs des collectivités (I. Statut) Le 5 septembre 2006 à 15:38, par Stephane Cottin

    Le L. 2121-10 existe :

    Art. L. 2121-10. - Toute convocation est faite par le maire. Elle indique les questions portées à l’ordre du jour. Elle est mentionnée au registre des délibérations, affichée ou publiée. Elle est adressée aux conseillers municipaux par écrit et à domicile. (Phrase remplacée à compter du 1er janvier 2005, L. n° 2004-809, 13 août 2004, art. 125, I et 199) « Elle est adressée par écrit, sous quelque forme que ce soit, au domicile des conseillers municipaux, sauf s’ils font le choix d’une autre adresse. »

    Mais attention, ici, je parle du R. 2121-10 :

    Art. R. 2121-10. - Dans les communes de 3 500 habitants et plus, le dispositif des délibérations du conseil municipal visé au second alinéa de l’article L. 2121-24 et les arrêtés du maire, à caractère réglementaire, visés au deuxième alinéa de l’article L. 2122-29, sont publiés dans un recueil des actes administratifs ayant une périodicité au moins trimestrielle.
    Ce recueil est mis à la disposition du public à la mairie et le cas échéant, dans les mairies annexes, à Paris, Marseille et Lyon dans les mairies d’arrondissement. Le public est informé, dans les vingt-quatre heures, que le recueil est mis à sa disposition par affichage aux lieux habituels de l’affichage officiel.
    La diffusion du recueil peut être effectuée à titre gratuit ou par vente au numéro ou par abonnement.

  • Les recueils des actes administratifs des collectivités (I. Statut) Le 25 novembre 2006 à 21:51, par Alain Perrein

    Sur le sujet de la mise en ligne du RAA, ou plus généralement sur le sujet de la mise en ligne des délibérations, des conventions, des arrêtés récents, je vous invite à prendre connaissance du site Web "Pétition Nationale pour la mise en ligne des documents administratifs légaux" ou http://perso.orange.fr/delibenligne
    Les associations d’Environnement sont sans arrêt confrontées à des refus de communication de documents sans arrêt confronté au recours à la CADA, d’où cette initiative.

  • Bonjour,
    je m’intéresse depuis peu à assister aux réunions de conseils municipales de ma commune,
    puis-je demander à être prévenu, par couriel ?
    si oui la mairie peut-elle refuser ?
    en lisant le L2121-10 du CGCT, il me semble que je puisse être prévenu, mais peut-être un article parle-t’il des "spéctateurs", comme moi ;

    par avance merci de vos éclairages

  • Bonjour,

    quelqu’un peut-il m’éclairer sur la question suivante :

    Comment éviter une forclusion (délai de recours) lorsque un acte administratif, devant faire l’objet d’une publication au Recueil des actes administratifs, n’est mis en ligne que plusieurs mois plus tard après non seulement sa signature, mais sa date de publication, et comporte une date de publication bien antérieure au jour RéEL où il a été mis en ligne...?

    En gros, n’y a t’il pas une faille permettant de contester ce genre de situation où un acte qui devait être contesté dans les deux mois de sa publication n’est mis en ligne qu’après l’expiration du délai de deux mois suivant sa publication réelle au RAA ?

    Je sais que la mise en ligne sur Internet n’est pas une obligation (en tt cas pour les actes locaux), mais comment vaincre cette p.!*" ?¨¨ ; de forclusion ....!!!

    Doit-on réellement se déplacer sur place pour vérifier àchaque fois la date effective de publication ?

    Si je suis àMamoudzou, et que je souhaite contester une décision publiée au RAA de Pointe-à-Pitre, que faire pour être sà»r de la date d’expiration du délai de recours ?

    N’y a t’il pas làune entorse au principe d’égalité (au détriment évident, dans mon exemple, du Mamoudzien) ?!

    Quid des indications erronées fournies par les agents de Préfecture ?

    Avez-vous eu vent de procédés de certaines Préfectures qui consisteraient àindiquer (sur Internet) des fausses dates de publication ?

    Vos avis m’intéressent, surtout s’ils sont appuyés sur une (longue) expérience de contestation d’actes administratifs locaux.

  • Les recueils des actes administratifs des collectivités (I. Statut) Le 21 juin 2008 à 09:35, par Stephane Cottin

    Ce que vous évoquez est normalement géré par l’article L2131-1 du CGCT


    - Les actes pris par les autorités communales sont exécutoires de plein droit dès qu’il a été procédé à leur publication ou affichage ou à leur notification aux intéressés ainsi qu’à leur transmission au représentant de l’Etat dans le département ou à son délégué dans l’arrondissement. Pour les décisions individuelles, cette transmission intervient dans un délai de quinze jours à compter de leur signature.

    Cette transmission peut s’effectuer par voie électronique, selon des modalités fixées par décret en Conseil d’Etat. ;

    Le maire certifie, sous sa responsabilité, le caractère exécutoire de ces actes.

    La preuve de la réception des actes par le représentant de l’Etat dans le département ou son délégué dans l’arrondissement peut être apportée par tout moyen. L’accusé de réception, qui est immédiatement délivré, peut être utilisé à cet effet mais n’est pas une condition du caractère exécutoire des actes.

    J’en parle un peu dans le forum attaché à l’article Les recueils des actes administratifs des collectivités (II. Contenu)

    Mais mieux vaut consulter un spécialiste, je n’en suis pas un

  • Bonjour,

    Merci pour ces éléments de réponse.

    Cependant, dans mon cas, il ne s’agit pas d’une question de caractère exécutoire ou de transmission des actes, mais de publication.
    Mon problème a trait à la publication de décisions d’autorités régionales (GIP), qui indiquent qu’elles seront notifiées au demandeur, et publiées au RAA (pour que les tiers puissent également les contester.

    J’ai bien peur qu’il n’y ait pas de solution à ma question, dans la mesure où il est loisible à tous les administrés d’aller consulter les recueils des actes administratifs de toutes les préfectures de France et de Navarre.

    Le problème, c’est qu’en pratique, cette règle pose un certain nombre de problèmes (principalement géographique comme je le disais), et que les services des collectivités en charge de la publication semblent prendre certaines libertés, qui peuvent être préjudiciables aux administrés.

    Il conviendrait à mon sens que soit mis en place un système de publication en ligne officielle, instantané avec la publication dans les RAA physiques, et de prévoir que cette absence de mise en ligne a pour conséquence de ne pas faire courir les voies et délais de recours à l’égard des tiers (lorsqu’il s’agit d’une décision administrative individuelle).

  • Les recueils des actes administratifs des collectivités (I. Statut) Le 12 juillet 2008 à 20:39, par Stephane Cottin

    Je ne suis pas sûr que le régime actuel permette facilement cette solution, mais c’est séduisant et dans l’esprit de l’intelligibilité et de l’accessibilité du droit.

    Je vais essayer de faire passer l’idée aux personnes concernées (dgcl ?).

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0